Open tuning guitare : le guide ultime pour jouer différemment

Tu veux casser la routine des accords barrés et explorer de nouvelles couleurs sonores ? L’open tuning guitare est une porte d’entrée magique : il transforme ta guitare en un instrument qui chante différemment, facilite les slides, ouvre des drones et inspire des riffs inattendus. Prends ta gratte, une bière à la main si tu veux, et viens : je t’emmène pas à pas pour jouer autrement, créer plus vite et retrouver la surprise dans chaque accord.

Qu’est‑ce que l’open tuning et pourquoi l’adopter ?

L’open tuning — ou accordage ouvert — consiste à accorder les cordes pour former un accord lorsqu’elles sont jouées à vide. Plutôt que de partir du standard EADGBE, tu décales certaines notes pour obtenir un Open G, Open D, Open E… Résultat : une sonorité immédiatement harmonique, des voicings riches, des drones naturels et des possibilités de glissandi (slides) simplifiés.

Pourquoi l’adopter ? Quelques raisons concrètes :

  • Inspiration immédiate : entendre un accord complet dès que tu grattes la guitare modifie ta façon d’écrire. Beaucoup de chansons naissent d’une simple progression de cordes à vide.
  • Simplicité technique : les positions de power chords deviennent souvent des cordes ouvertes ; tu peux jouer des accords complets avec un seul doigt ou un bottleneck.
  • Textures et drones : l’open tuning favorise les notes tenues qui colorent l’harmonie sans effort, parfait pour le folk, le rock cosy, le blues et l’ambient.
  • Compatibilité slide : pour le jeu au verre ou au bottleneck, l’open tuning offre des intervalles naturels qui évitent de chercher la justesse note par note.

Quelques repères historiques et stylistiques :

  • Le blues du Mississippi et des zones rurales a popularisé Open G et Open D pour le slide.
  • Keith Richards a forgé des riffs iconiques en Open G (Rolling Stones).
  • Des artistes contemporains (Bon Iver, Ben Howard) exploitent les open tunings pour créer des paysages sonores uniques.

Anecdote : je me souviens d’un set acoustique où, deux morceaux après être passé en Open D, le public s’est tu — le son avait débloqué quelque chose. En une prise, la chanson s’est faite. Voilà le pouvoir d’un accordage qui respire.

En termes SEO, garde en tête ces expressions clés : open tuning guitare, accordage ouvert, open G, slide guitar, voicings. Elles vont résonner dans ton jeu comme un plectre bien affûté.

Les accordages ouverts essentiels (et comment les accorder)

Avant de plonger dans les techniques, voici les accordages ouverts que tu dois connaître. Je te les présente avec un tableau clair pour que tu puisses les reproduire immédiatement.

Accordage Notes (6→1) Sonorité / usage
Open D (DADFAD) D A D F A D Blues, folk, slide, beaucoup d’espace harmonique
Open G (DGDGBD) D G D G B D Riffs rock/blues, Keith Richards, groove naturel
Open E (EBEGBE) E B E G B E Tonalité brillante, idéale pour slide en open majeur
Open C (CGCGCE) C G C G C E Sonorités riches, folk alternatif, accords ouverts graves
Open A (EAEACE) E A E A C E Variante plus haute pour slide, son plus aigu, country/blues

Comment t’accorder précisément :

  1. Utilise un tuner chromatique pour éviter les approximations.
  2. Descends ou monte chaque corde pour atteindre la note cible (p. ex. pour Open D, abaisse la 6e corde E → D, la 5e A reste, la 4e D reste, la 3e G → F, la 2e B reste, la 1e E → D).
  3. Vérifie l’intonation après t’être accordé et avoir joué quelques barrés : la tension modifiée peut bouger le manche.
  4. Si tu veux chiffonner ton son sans trop retoucher la tension, utilise un capo pour transposer un open tuning plus bas vers une tonalité plus haute (ex. Open D + capo 2 → Open E sonnant).
  5. Pour passer souvent d’un accordage à l’autre, investis dans un tuning pedal ou un jeu de têtes de manche rapides (peu courant mais pratique pour live).

Conseils pratiques :

  • Change progressivement la hauteur des cordes (les grosses tensions peuvent casser des cordes anciennes).
  • Pour le slide, préfère des cordes un peu plus épaisses (.011–.012) et une action légèrement plus haute pour éviter les frettages.
  • Sauvegarde tes réglages si tu as plusieurs guitares : un manche réglé pour Open D peut nécessiter une légère action différente.

Commence par Open D et Open G. Ce sont les plus polyvalents et les plus inspirants. Une fois confort, explore Open C et Open E pour des couleurs plus modernes et riches.

Techniques, accords et shapes : jouer différemment

Le vrai intérêt de l’open tuning guitare, c’est la façon dont il transforme la mémoire musculaire. Ce qui était un barré compliqué en standard devient un motif simple ; ce qui demandait plusieurs doigts devient une corde à vide. Voici une palette de techniques et de shapes pour tirer le meilleur parti de ces accordages.

  1. Chords simplifiés et formes mobiles
  • En open tuning majeur (ex. Open D), gratter toutes les cordes à vide te donne un accord majeur. Ta main gauche devient souvent le pivot d’un seul doigt (index) pour créer des sus ou des variations majeures.
  • Tu peux déplacer un barre (ou un seul doigt) verticalement pour changer la hauteur de l’accord : c’est la base des progressions rapides et chantantes.
  1. Drones et doublures
  • Utilise les cordes graves ouvertes comme drones : joue des motifs mélodiques sur les aiguës pendant que les basses résonnent. Ça donne une sensation d’orgue ou de sitar selon la résonance.
  • Les pedal tones (notes qui reviennent tout le temps) fonctionnent particulièrement bien pour créer tension et résolution.
  1. Voicings étendus et harmoniques naturelles
  • Cherche les double-stops et les tierces/7èmes dispersées sur les cordes ouvertes. Ces intervalles sonnent souvent comme des harmonies riches sans avoir besoin de grandes extensions de doigts.
  • Les harmoniques naturelles sont faciles à obtenir : en plaçant légèrement le doigt au-dessus des frettes sur des cordes accordées en open, tu obtiens des cloches qui ajoutent de la couleur.
  1. Rythme, groove et accentuation percussive
  • L’open tuning invite au jeu percussif : frappe la caisse, mute certaines cordes puis laisse d’autres sonner.
  • Les patterns funk ou syncopés prennent un relief particulier grâce aux notes ouvertes qui « accrochent » le tempo.
  1. Hybrid picking et fingerstyle
  • Avec des cordes ouvertes, le hybrid picking (médiator + doigts) te permet de juxtaposer basse, drone et mélodie en une seule prise.
  • Pour le fingerstyle, pense polyphonique : pouce sur les basses libres, doigts sur les aigus. Le rendu peut sonner comme un petit orchestre.

Exemple concret : en Open G (DGDGBD), plaçant l’index sur la 5e frette complète le motif D → G → A avec un seul barre mobile : en une main, tu fais basse, accord et riff. J’ai écrit un riff de stoner en 10 minutes avec ce système, alors qu’en standard il m’aurait fallu revoir toute l’harmonie.

Pense à la dynamique : garde certaines cordes libres pour des résonances longues, et stoppe volontairement pour des breaks secs. Le contraste vend la chanson.

Slide, improvisation et composition en open tuning

L’open tuning excelle avec le slide. Il te permet d’obtenir des accords justes simplement en glissant le bottleneck sur les cordes. Mais au-delà du slide, ces accordages ouvrent une palette d’improvisation et de composition très fertile.

Slide : conseils pratiques

  • Position : porte le slide sur l’annulaire ou le majeur selon ton confort ; l’annulaire laisse le majeur pour freiner quand nécessaire.
  • Pression : appuie légèrement pour laisser la corde vibrer librement — trop de pression tue l’harmonie.
  • Intonation : en open tuning, l’accord à vide est déjà juste, donc le slide peut balayer des accords entiers sans fausse note. Tu dois mais travailler l’oreille pour les petites micro‑variations.
  • Matériel : verre pour un son rond, laiton pour un son plus brillant. Utilise des cordes plus lourdes (.012+) et augmente un peu l’action.

Improvisation : approches et palettes

  • Mode vocale : exploite les notes de l’accord ouvert comme points d’ancrage et improvise autour avec des gammes pentatoniques ou des modes mineurs/majeurs adaptés à la tonalité.
  • Call & response : laisse sonner un drone, réponds par une phrase au slide ou au pick, puis résous sur le drone.
  • Textures : superpose delay, reverb et un léger chorus pour transformer un simple motif en paysage sonore.

Composition : structures et idées

  • Commence par un loop de cordes à vide, ajoute un motif de basse et écris la mélodie au-dessus. Beaucoup de morceaux modernes (indie folk, post‑rock) commencent ainsi.
  • Utilise des capos pour transposer rapidement et trouver la tonalité vocale idéale sans renoncer à la forme de l’accordage.
  • Varie densité sonore : couple un couplet épuré à une montée riche en harmoniques pour un refrain puissant.

Étude de cas : la simplicité d’un riff en Open D

  • Mesure 1‑2 : drone D (cordes graves).
  • Mesure 3 : slide en tierce vers F.
  • Mesure 4 : résolve sur A ouvert (deuxième corde à vide).

    Ça marche pour du blues, du folk ou des ambiances indie ; l’essentiel est d’exploiter la résonance naturelle.

En live, l’open tuning permet des transitions fluides entre arpèges et rythmiques agressives sans changement d’accordage. Si tu veux faire du looping en réel, c’est un vrai cadeau : la première couche sonne complète.

Matériel, réglages et pièges à éviter

L’open tuning change la tension du manche et la réaction des cordes. Voici ce que j’ai appris après des années de réglages et de concerts : un manche bien préparé t’évitera des frayeurs et améliorera ton son.

Réglages à surveiller

  • Action : souvent, une action légèrement plus haute pour le slide évite le buzzy. Pour fingerstyle en Open C, tu peux la garder plus basse.
  • Jeu de cordes : .010–.046 pour polyvalence, .011–.052 pour slide et son plus chaud.
  • Truss rod : change rarement, mais si tu passes souvent d’un tuning à l’autre (ex. Open E vs Open D), surveille le relief du manche.
  • Intonation : après avoir changé l’accordage, vérifie l’intonation à la 12e frette ; tu devras peut‑être régler le chevalet, surtout sur les électriques.

Accessoires utiles

  • Capo de qualité : pour transposer sans retoucher l’accordage.
  • Slide (verre, acier, laiton) : expérimente pour trouver ta couleur.
  • Tuner chromatique et métronome.
  • Pedal tuner ou système d’accordage rapide si tu changes souvent en live.

Pièges fréquents et comment les éviter

  • Cordes qui cassent : remplace-les avant de changer d’accordage drastiquement (surtout monter en tension).
  • Manche qui se déforme : laisse la guitare bien rangée et fais ajuster la nuance du truss rod par un tech si tu changes souvent d’accordages.
  • Se limiter à un style : l’open tuning n’est pas que blues. Teste pop, electro, post‑rock, jazz fusion pour trouver des usages inédits.
  • Oublier la dynamique : les accords ouverts peuvent sonner mous si tu n’articules pas la rythmique.

Checklist rapide avant un live

  • Accordage fait > 5 min avant la scène
  • Strings neuves (si slide prévu)
  • Action testée, intonation vérifiée
  • Slide/Capo dans la poche
  • Plan B : une guitare en standard et une autre en open si possible

Conclusion personnelle : l’open tuning guitare est une clé qui ouvre des pièces sonores que tu n’aurais peut‑être jamais visitées. C’est un accélérateur de songwriting et un révélateur de textures. Commence simple (Open D ou Open G), expérimente, note les idées qui jaillissent et, surtout, laisse la guitare te surprendre. Si tu veux, je te donne des exercices de 10 minutes pour débloquer ton premier riff en Open D — dis‑moi ton niveau, et je te prépare ça.